Du château de Trémazan, il ne reste guère que quelques ruines que la végétation dévore tranquillement. Néanmoins, l'imagination s'envole quand on le découvre.
Remontant principalement aux XIIIe et XIVème siècle, le château aurait été bâti sur les ruines d'un castellum existant au VIème siècle. On en retrouve trace dans les chroniques dès 525. Il . Il s'agissait à l'origine d'un village fortifié. C'est ici que selon la légende, serait né Saint Tanguy (fondateur de l'abbaye e St Mathieu,). Saint Tanguy n'étant autre que Gurguy, fils de Galonus, seigneur de Tremazan.
Le château de Trémazan est bâti sur bords de l'anse de Portsall, dans le village de Kersaint (Landunvez- Finistère)
L'édifice est devenu château fort au Xème siècle. Il sera détruit aux alentours de 1220 au cours de la guerre contre le Duc de Bretagne et reconstruit une trentaine d'année plus tard par Bernard du Châtel.
Après être devenu bien national pendant la révolution, le château sera abandonné au XVIIème siècle.
On distingue encore à peine les reste du donjon de plan carré du XIIème, divisé en 4 étages. Les autres tours et l'enceinte quant à elle datent respectivement des XIIIè, XIVè et XVème siècle.
Le château, aujourd'hui sur terrain privé est mis sous protection en 1926.
Non loin du château, se trouve également le pigeonnier seigneurial.
La légende de Tanguy et Haude
"d'un premier mariage avec Florence, fille d'Honorius, prince de Brest, Galonus, seigneur de Tremazan avait plusieurs enfants dont Gurguy et Haude. Devenu veuf Galonus épousa en secondes noces une noble anglaise qui prit en haine les enfants de son mari, leur faisant subir toutes sortes de rigueurs. Dès qu'il fût assez âgé, Gurguy quitta le château et se rendit à la cour du roi de France Childebert. Après douze années d'absence pendant lesquelles la vie de Haude fut un continuel martyre, il revint à Trémazan. Etonné de ne pas revoir sa soeur il interrogea sa belle-mère qui accabla Haude des plus tristes infâmies. Trop enclin à la croire Gurguy furieux retrouva sa soeur près d'un doué où elle lavait du linge et sans attendre ses explications lui trancha la tête d'un coup d'épée, le 18 novembre 545.
Le soir même, Haude apparut au cours du repas familial, tenant sa tête entre ses mains, annonçant son innocence et déclamant le pardon à son frère avant de mourir. Terrifiée, sa belle-mère se jeta du donjon et mourut. Gurguy quant à lui, désespéré par son crime, s'en remit à l'évêque de St Pol de Léon avant de faire pénitence et d'entrer en religion sous le nom de Tanguy. Il fonda plusieurs monastères dont celui de la Pointe St Mathieu."
La chapelle Notre Dame de Bon Secours
A quelques centaines de mètres du château, au coeur du village, se trouve l'église collégiale de Kersaint, placée sous le vocable de Saint Tanguy et Sainte Haute.
Il n'a pas été possible de mentionner la date de fondation de cette chapelle, l'édifice actuel quand à lui fut érigé à la fin du Vème par Tanguy du Chastel. Il dut sans aucun doute remplacer un plus ancien, consacré par les du Chatel à la mémoire de leurs saints aïeux.
La chapelle est en forme de croix, les fenêtres de type gothique supportent des vitraux reprenant la légende de Gurguy et Haude.
A l'extérieur, les portes sont ornées de guirlandes de fleurs et d'animaux.
Derrière la chapelle on a dressé sur un massif de maçonnerie une pierre tombale trouvée pendant les travaux. L'on distingue à peine l'écusson des du Chatel, l'inscription quant à elle n'est plus lisible.
Face à l'entrée principale, se trouve un ossuaire de crânes comportant 13 niches.
La fontaine Sainte Haude
A quelques centaines de mètres de la chapelle se trouve une source aménagée consacrée à Sainte Haude.
Un petit bassin permet de recueillir l'eau directement à la source et une rigole alimente un lavoir en contrebas.
Le lavoir est de facture assez sommaire. Parmi les dalles on en remarque une toute particulière identifiée comme étant une stèle gauloise réutilisée.
La légende dit que Sainte Haude venait y laver le linge, on ne sera donc pas surpris que cet endroit lui soit dédié.
L'eau de la source aurait la vertu de guérir les verrues. Il suffirait d'y jeter une épingle et de percer la verrue que l'on veut voir disparaître.
Il est dit encore que dans cet havre de nature et de paix poussent des violiers qui de leur fleurissement rouge rappelle chaque année le terrible crime commis il il y un millénaire et demi.
Il est également fort à parier que cette source, comme beaucoup d'autres, ait été connue de tout temps et déjà vénérée par les habitants avant que le christianisme, grâce à la légende, n'en fasse une fontaine sacrée.