mardi 31 mars 2020

We will survive - 31 mars 2020


15ème jour. 

Et que le plaisir gagne !

J’avais le choix aujourd’hui, retomber dans la morosité totale, ou me ressaisir….

Le  choix a été vite fait finalement. 

Une petite voix m’a suggéré de penser un peu à moi. Chose pas très facile, ou peut être que si finalement.

Laisser son esprit et son cœur divaguer, éloigner les pensées négatives, faire en sorte que tout soit beau et bon.

Alors j’ai fait. J’ai traîné au lit ce matin, fait un peu de gym, dansé même sur des sons légers et entraînants à la fois.

J’ai pris soin de mes cactus, mis des fleurs à mon balcon, 



inondé mon chez moi de douceurs florales entre autres.






J’ai quand même ouvert une ou deux fois ma boîte mail pro… pas le feu au lac… donc

Demain sera un autre jour, mais demain sera demain.


 

J’ai aussi fait du rhum arrangé ananas/framboise pour les longues soirées d’hiver….




We will survive



lundi 30 mars 2020

We will survive - 30 mars 2020


14ème jour.

Liberté, colère, résignation, incompréhension, déprime.

J’aurais tout entendu de part et d’autre de mon entourage. Je n’ai pas les mots, pour réconforter, calmer, aider tout simplement.
J’ai l’impression de répéter des phrases toutes faites, insipides, celles que l’on fait quand on ne sait pas quoi dire.

Bon lundi sur les chapeaux de roue. Le réveil  n’a pas sonné. Enfin si, deux fois, et j’ai trouvé le moyen de me réveiller deux heures en retard par rapport à l’heure habituelle.. La faute à ???

La faute à un petit état fébrile qui m’a mise dans tous mes états hier… un petit rhume de rien, une petite fièvre qui ne voulait pas passer. Tout est rentré dans l’ordre.  Fausse alerte. J’ai eu quand même un petit moment d’angoisse.

J’ai,  en 45 minutes, pris une douche, couru après des vêtements à mettre. Pourquoi ne sait-on pas comment s’habiller quand on est en retard   ha ha… avalé une lampée de jus d’orange avant d’attraper tout mon barda (je suis chargée comme une mule quand je pars au boulot !), et parcourir les 27 kms qui me séparent du centre. Je suis arrivée à 1 minute du gong !!!!!!

Sonnée !!!!

Bon, reprise des esprits avec un bon café préparé par une collègue, et à l’attaque.

Une journée somme toute tranquille, où l’on a pu faire face à tout.. à peine dans l’urgence, sauf pour un ou deux cas. Mais ça s’est fait tranquille. Je trouve que nous sommes de mieux en mieux organisés. Nous avons rencontré 2 usagers. Rencontré est un grand mot. Ils venaient chercher des documents, nous leur avons remis via un sas… brrr ça donne des frissons ce truc.

Je me sentais un peu plus légère aujourd’hui par rapport à tout ce qui nous arrive, enfin moins en pression. Serais-je résignée ? Je ne crois pas… je suis rôdée aux coups durs plutôt, ou plus calme…

Toujours les chemins détournés pour rentrer à la maison ce soir, car là par contre je ne maîtrise pas. 

Pas question de faire le chemin sur la voie rapide où il n’y a à voir que zones industrielles et champs désertés.  J’ai roulé doucement, suis passée par la campagne, les bois, j’ai longé la mer, j’ai respiré.



Une petite pointe au cœur quand même, j’ai vraiment envie de retrouver la nature, marcher, marcher longtemps, voire me surpasser.  

Je réfléchissais tout en roulant, comment faire pour que ma forme ne me quitte pas. Eviter d’ingurgiter tout un tas de cochonneries, ça je sais faire, toujours ce souci alimentaire… sauf pour le chocolat peut être !!!!!  sauf que je n’en achète pas lol.

Rentrée tranquillement au bercail, le soleil qui s’était montré timide toute la journée était bien là. J’ai tout ouvert les fenêtres de mon appartement,  posé un casque sur les oreilles, écouté Rammstein, et fait une heure de gym-tonic… à la Véronique et Davina…. (les plus jeunes se souviendront).

Vous savez quoi, en guise de me calmer, ça m’a « énervée » un peu plus….

J’ai envie d’aller danser !




We will survive



dimanche 29 mars 2020

We will survive - 29 mars 2020


13ème jour.

Mais quel jour sommes-nous ? quelle heure est-il ?

Ah oui Dimanche, et une heure de plus…. C’est la pensée que j’ai eue au réveil ce matin.

Je ne sais pas si j’ai bien dormi… Oui je crois que oui. Mais j’étais encore un peu fatiguée.

Nous avons bien ri à l’apéro-visio d’hier soir, beaucoup ri… à s’en faire mal au ventre. Mais qu’est ce que ça fait du bien. Cette impression que nous étions tous tout tout près les uns des autres.

J’ai trainé un peu jusqu’à la fin de la matinée. Le cerveau étonnamment vide de pensées.

J’ai voulu reprendre la confection de mon bijou, mais j’ai dû faire quelque chose à mon Dremel, le flexible ne marche plus ;   je n’ai même pas une âme charitable sous la main pour le réparer, et quand bien même ce ne serait pas une urgence. Il va falloir que je m’improvise électro-mécanicien ! Ce n’est peut être pas une bonne idée !!! Je verrais

J’ai donc fait du tri dans mes pierres, pour mes futurs bijoux ou mes futures compositions.

Encore un tri aussi dans mes photos, j’en ai quelques milliers, je n’ai pas fini,  et j’ai laissé mon âme divaguer sur des souvenirs de mer, de forêts, de champs.  Pas de mélancolie, je me suis juste surprise à me souvenir d’endroits où j’avais randonné, en me disant « tiens il faudra que j’y retourne »…  et « vivement que j’y retourne ». Mon matériel est toujours dans l’entrée, prêt à partir aussi !






Reprise de contacts avec une partie de ma famille aux US…. On ne se quitte plus, on n’a jamais été aussi près les uns des autres. La situation commence à se compliquer là bas aussi, mais tout va bien pour eux. Pas de nouvelles de l’Allemagne, cela m’attriste un peu.

Je me suis tenue à ne pas regarder les infos, ne pas ouvrir ma boîte mail pro, demain il sera temps. J’avais vraiment besoin de « décrocher ».

La musique a tourné toute la journée (ma télé est en panne, mais en même temps je m’en fiche). Tout y passé, du rock, du métal, du reggae, de la musique irlandaise et bretonne, que de sons que j’aime et qui m’emportent. 



J’ai traîné sur les réseaux sociaux, avec les copines et les copains, fait des jeux que je n’aurais jamais fait avant, comme échanger des photos de jeunesse….  Là encore j’ai bien ri….



J’ai fait de la pâtisserie, du clafoutis à la framboise, et comme il m’en restait des muffins framboises/noix de coco pour les collègues qui seront au centre demain.



Encore une fois je suis dans l’attente de retourner travailler, moi qui, il y a quelques semaines ne songeait qu’à ma retraite.  Paradoxal non ?

Je veux du rire, de la bonne humeur, de la tendresse, de l’amour entre les gens… même virtuels, en attendant que le soleil se lève


J’ai donné mon pain d’épices aux SDF.




We will survive



samedi 28 mars 2020

We will survive - 28 mars 2020


12ème jour.

C’est le week-end !!!

Je ne suis pas une lève tard, donc debout aux aurores.

Si le soleil a bien voulu timidement se montrer, il est vite parti se confiner.

J’ai fait une petite sortie, d’une demie-heure, au cimetière d’en face. Non ce n’est pas morbide du tout,  celles et ceux qui me connaissent savent comment j’apprécie ces endroits ;  j’étais seule, enfin je crois.
(souvenir d'Irlande lol)

Un petit tour aussi vers midi, très vite, pour aller porter à manger à deux sdf du coin. Ils étaient contents. Moi aussi.

Je me suis sentie bien calme aujourd’hui.  Loin de la pression du travail, loin des angoisses ; Même si au fond de moi j’avais toujours cette petite pensée pour les usagers en détresse.

Et on en reprend pour 15 jours..

J’ai fait un peu de rangement dans mes photos, continué
 le bricolage d’un bijou bois flotté et obsidienne.



Et puis j’ai eu plein de petits bonheurs qui ont illuminé ma journée :

Un grand plaisir de pouvoir échanger avec mon cousin des US. La situation l’effraie un peu comme moi.  Un grand plaisir à parler avec ma grande sœur, pendant près d’une heure. Un grand plaisir d’entendre la voix de mon aîné de fiston, confiné à son travail à des centaines de kms de chez lui.

Finalement ce confinement a fait resserrer des liens, certes existants, mais parfois distants par la vie que l’on mène en général. Je souhaite vivement que ce soit le cas pour tout le monde.

Tout cela m’a « reboostée »….

Et mon petit cerveau s’est emballé, et j’ai fait plein de projets

-         - Prendre des vacances, des GRANDES vacances à la fin de tout ça

-          - Retrouver ma fille, son mari, leur fils, et vivre avec eux l’arrivée d’un nouveau petit être

-          - Aller retrouver mes fistons, leurs compagnes et leurs enfants… les serrer très forts dans mes bras

-          - Allez voir mes amis des 4 coins de France

-          - Retrouver ma verte Erin et essayer de concrétiser les projets que j’y ai faits

-          - Rencontrer ces ami(e)s virtuel(le)s que je connais, pour certains depuis une décennie et demie) mais que finalement je ne connais pas

-          - Retourner au Tara Inn avec tous mes potes, et boire de la Guinness à flots et sans modération.... quoiiiiiiiii

-           - Remettre en route tous les projets de notre association de potes-détectoristes

Enfin vivre et aimer …. LIBRE


Je crois qu’il va me falloir de très très grandes vacances !

Ce soir c’est apéro –virtuel avec les copines et copains !



J’ai fait du pain d’épices…..


We will survive



vendredi 27 mars 2020

We will survive - 27 mars 2020


11ème jour.



Gros coup de blues ce matin au réveil.  J’ai révé Irlande, j’ai rêvé du Pont-Aven.. bloqué au port, j’ai pleuré, j’avoue. J’attendais tellement ces moments qui me ramenait vers ma seconde patrie, je me revoyais dans les vertes prairies, dans les montagnes. Je revoyais tous les moments passés au pub, avec des amis d’un jour.



J’ai maudit la situation, j’ai maudit tout ce qui pouvait l’être.

Et puis, et puis… j’ai posé un mouchoir sur ma tristesse, sur mes rancœurs.  Je me suis ressaisie.

J’ai vu le soleil se lever sur la cité du Ponant, je suis partie au Centre. En route, je pensais déjà à la journée qui m’attendrait. C’est vendredi. En général ce n’est pas une journée de tout repos, la veille d’un week-end, les usagers s’affolent de passer deux jours sans un soutien. 

Je me suis ressaisie…

J’ai fait comme d’habitude, laissé à la porte mon « moi ».

Nous étions encore moins nombreux que d’habitude. 3 en début de journée.

Nous avons eu quand même le temps d’échanger, sur nos ressentis, nos petites joies, nos angoisses, les angoisses des autres.

Ce confinement commence à peser lourd dans les esprits. Il y a les résignés, ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ont peur (j’en connais beaucoup), ceux qui dépriment, et ceux qui réagissent violemment. D’ailleurs les psychiatres se prêtent à dire que le comportement humain commence à changer à partir du 10ème jour de confinement. J’ai pu le constater, c’est effrayant. Et c’est effrayant pour la suite.

Nous avons évoqué nos craintes pour ces femmes et aussi les enfants, enfermés, confinés avec des êtres vils, violents et pervers. Comment vont-elles avoir la force de s’en sortir ? Que pouvons-nous faire pour les aider ? J’ose espérer qu’il existe encore des personnes avec de l’empathie qui sauront faire appel ou signaler ces méfaits qui me répugnent.

Nous avons eu une belle journée, nous avons pu déjeuner dehors.. au soleil…  Depuis quelques jours il fait beau, je vais finir par être plus bronzée que la moyenne… (rires)

J’ai pris le temps de relire toutes les ordonnances qui sont passées avant-hier… tout lu en détail… ça m’a rendue bof un peu.

Curieusement, j’ai finie cette journée sereine. En fait non, ce n’est pas vrai, c’était en demie teinte. J’aurais voulu qu’on me dise de garder une permanence le week-end. Même si j’ai de quoi largement m’occuper, je vais faire un peu de bénévolat.

J’ai trainé un peu dans Landerneau, fait quelques courses. Des trucs à manger qui me faisaient envie, alors que je sais pertinemment que je ne les mangerais pas. Quand tout sera fini, je règlerai ce souci de manque d’appétit. Là je n’ai pas le temps

Je suis rentrée au soleil couchant. J’ai pris les chemins détournés pour rentrer à Brest, pour passer dans la campagne, longer la mer, avant de m’enfermer dans mon appartement qui me semble de plus en plus petit… et vide…


J’ai envie d’adopter un nouveau chat. Ma petite Wan me manque aussi.

Mais avec tout ça, je vais bien… je suis pleine d’espoir de ces moments où nous nous retrouverons tous, et je suis sûre, grandis…

Quelques fleurs trônent sur ma table….


à côté d'un petit remontant... bah quoi, c'est vendredi !!



We will survive



jeudi 26 mars 2020

We will survive - 26 mars 2020


10ème jour.

Pas de bureau aujourd’hui. Allez hop, comme tout le monde, confinée.

Je ne sais pas si je l’avais dit, mais ce sera un jour sur deux jusqu’à la fin du confinement.


Je reste en veille sur ma boîte mail, des fois que, et puis cela permet de se tenir au courant entre nous, de passer les instructions et les infos. Comme je le disais, malgré le peu de personnel en place, nous formons une équipe soudée. Nous nous organisons par rapport aux autres services publics, et aux structures caritatives qui subissent aussi de plein fouet la situation. Tout se fait tranquillement.

J’ai eu l’impression d’être en repos aujourd’hui, cela m’a fait du bien.

Il faisait beau, un peu plus frais, mais même enfermée, ce n’était pas forcément désagréable. Je ne ressens plus, ou moins cette privation de liberté. Et je me dis que j’ai la chance de pouvoir sortir plus que d’autre.

Si une certaine psychose est toujours présente, j’ai ressenti plus de calme. Résignation ? non, je crois plutôt que certains ont compris le bien-fondé de ce confinement.

Et pendant que tout le monde suit docilement le mouvement, notre conseil des Ministres se réunit et vote des ordonnances qui vont en faire souffrir plus d’un… encore…  
Je n’ai fait que lire l’ordonnance concernant le temps de travail, et les congés, et je n’ai vu qu’en début de texte : « Lorsque l’intérêt de l’entreprise le justifie »…  

Même si l’intérêt économique de notre pays est important en ces jours de confinement, on ne parle plus de créer des emplois mais de modifier les congés, voire d’augmenter le temps de travail. Je dis ça, je ne dis rien. Il y a des spécialistes pour surveiller cela de plus prêt.

Je resterai à ma place, dans le quotidien des personnes en difficulté immédiate, apporter si je le peux des solutions pour que tout se passe bien.

Dans cette journée à peu près calme et surtout ensoleillée, je mourrais d’envie d’aller me balader. Mais non, il faut respecter les mesures.  Mes chaussures de rando me font de l’œil, je crois qu’elles dépriment… hihi . 

Je pensais aussi à toutes celles et ceux qui ont mis leur loisir de côté, et à qui cela doit manquer, forcément.



Je me prépare doucement ce soir pour mon retour au bureau demain. 

Je reste sereine

J’ai acheté de la glace caramel / fleur de sel !!!!


We will survive



We will survive - 25 mars 2020

9ème jour.

De retour au bureau aujourd'hui. Encore levée tôt et partie tôt.

Découverte de nouvelles dérogations de déplacement autant professionnelles que privées. Plus on avance dans le temps plus les conditions sont strictes. La c'est juste effrayant.

Je suis assez contente de l'organisation mise en place au centre. Meme si c'est lourd, qu'il y a beaucoup d'informations, de consignes et de contre-consignes cela permet de répondre plus facilement aux usagers.

Des malades sont arrivés de l'est à Brest. 6 au total. On n'en sait guère plus.

Je retrouve par téléphone ou internet des amis ou relations perdues de vue un peu. Nos échanges font du bien même si on entend beaucoup les mots déprimes, angoisses, colère et ras le bol qui par moments sont effacés par des instants d'humour quelquefois un peu décalés.

Une chose est sûre chacun attend la libération ..... avec dans une idée commune : faire une méga fête !!!!
Oui mais quand ?

Demain je reste à la maison....


J'ai vu un pivert dans le jardin du centre ...


We will survive


mardi 24 mars 2020

We will survive - 24 mars 2020


8ème jour

Je ne suis pas allée au centre aujourd’hui.

 J’aurais pu en profiter pour me reposer, je n’ai même pas été fichue de faire la grasse matinée.

Un petit coup d’œil sur ma boîte mail pro, quelques petites choses à voir, et ma journée s’est terminée à quasi midi.

Le soleil entrait dans mon appartement, laissant la chaleur de ses rayons m’envahir.

Et hop je me suis réveillée.  Brusque retour à la réalité. Pas le droit de sortir, juste pour les courses ou pour un motif réel ou sérieux.  Et je n’en ai pas sous la main.

M’en créer, pour avoir un motif de sortir. Je me suis portée bénévole auprès d’un centre communal pour toute sorte d’aide, quand je ne serais pas au bureau ou le week-end… Je ne veux pas rester seule.

Je suis triste de savoir que parmi mes ami(e)s, dans mon entourage familial, il y a énormément de souffrances et de peurs. Ces personnes, pourtant si fortes, que j’ai aussi parfois admirées pour leur force, sont en train de faiblir. Je voudrais tant pouvoir les prendre dans mes bras, les réconforter. En même temps, je n’ai que des phares ridicules du genre « ne t’inquiète pas », « ça va aller ». Je ne sais pas quoi leur dire d’autre.  Juste que je suis là aussi. Elles l’ont été à un moment donné de ma vie. C’est ça l’amitié non ?

J’avais cru au cours des deux trois jours précédents à une sorte de fuite des humains entre eux. Peu de nouvelles. Je me suis sentie un peu seule, j’ai eu de la colère.
En fait j’ai compris, ils étaient comme moi, abasourdis par la situation. Aujourd’hui, je les entend murmurer « eh, je suis là »… cool, ils sont là.

En même temps, nous sommes tous là… loin les uns des autres. En bonne santé, juste malades d’amitié et d’amour. Nous sommes loin les uns des autres avec cette épée de Damoclès que sont ces autorisations. Et ce qui me choque, qui me bouscule, c’est que si un jour tu fais le choix de braver l’interdit, il t’en coûtera. Il t’en coûtera d’avoir été quelqu’un d’aimant, qui ne souhaitait que partager des instants tranquilles avec ton ami, ton amour, ton amant… et plus encore…. Ta famille…. Parce que là, ta famille aussi, elle a volé en éclats.

J’ai fait exprès aujourd’hui de ne pas m’informer sur la situation dans le pays par rapport au COVID-19. Une envie de me reposer un peu, faire le tri dans ce que j’avais déjà emmagasiné.

Pour finir, un petit sarcasme comme je sais les faire… n’en déplaise à certains, mais il fallait que je le dise : il n’y a pas assez de feu en Bretagne/ Finistère, du coup on livre par avion de l’huile à jeter dessus. (ah bah si finalement je sais ce qu'il se passe)

Demain sera un autre jour et….

We will survive



lundi 23 mars 2020

We will survive - 23 mars 2020


7ème jour - Lundi



Waouhhh… je ne pensais jamais me lever un jour un lundi matin en me disant « chouette c’est lundi.. » ah ah ah….

Tellement excitée d’aller travailler que je me suis levée à l’aube, et suis partie tôt.

J’ai traversé la ville, déserte, encore endormie. Je me suis demandée à quelle heure les personnes confinées finalement se levaient.  Pas âme qui vive, quelques pigeons qui picoraient je ne sais quoi sur le bitume. Je n’ai jamais autant vu de pigeons.  Pourquoi ? Ma réflexion a vite trouvé la solution… Où sont passés les goëlands ??? Notre cité du Ponant qui en est habituellement envahie ne leur plairait-elle plus ? Ils ont repris le chemin de la mer, sans aucun doute… en même temps c’est leur place.  Et puis, la pêche est quasiment arrêtée, donc.. il y a plus de poissons… peut être ?



Sur la route, un peu plus de véhicules que d’habitude, mais loin de provoquer des bouchons. Vraiment loin. C’est donc vrai alors, certains ont repris le chemin du travail ? Mais à quel prix ? Je me pose un millier de questions. D’un côté il faut rester confiné chez soi, de l’autre il faut retourner au travail, ce qui n’est pas un non-sens non plus si l’on ne veut pas se retrouver dans un marasme économique sans précédent. Mais est-ce que les entreprises ont toutes pris des mesures adaptées pour préserver leurs salariés ? Est-ce qu’on leur en a donné les moyens ? Ca c’est moins sûr. 

Retourner travailler, d’accord. Mais qui va garder les enfants alors que toutes les structures pour nos bambins sont soit fermées, soit réquisitionnées pour une catégorie de travailleurs, que les assistantes maternelles ne savent plus si elles peuvent ou pas ? Que de non-sens et de contradictions.

Nos dirigeants nous ont « pondu » un nouveau document dérogatoire de circulation professionnelle. Plus strict ; tu es qui, tu habites où, tu vas où, qu’est ce que tu vas y faire, comment y vas-tu ? et pour combien de temps ? Tracasseries administratives encore pour les employeurs.

Partie tôt, je suis arrivée tôt. J’étais seule sur le parking. Sensation étrange, pas inquiétante, étrange.



Mais le soleil levant est venue me réchauffer et m’a redonnée un sursaut d’énergie.




Je trouvais la fin de semaine plus apaisée. Est-ce l’enfermement des gens pendant le week-end ? Je ne sais pas. Les questionnements ont fusé encore plus, encore et encore plus. Les usagers sont perdus. Encore une fois, nous n’avons pas toujours les réponses. Et cela me désole bien.  Mais je ferais en sorte d’être présente, autant que faire se peut.

Moment de douceur au retour ce soir. Il faisait 23° dans la voiture… presque impensable à cette époque par chez nous. J’ai profité, me suis laissée caresser par les rayons du soleil. Suis rentrée tranquillement, en faisant un petit détour pour profiter des bois, des champs, respirer la nature depuis le carreau de ma voiture, j’ai regardé la mer… avec juste une envie, de pouvoir la toucher… Mais… grrr les plages sont interdites.

Je suis zen.

Demain, repos... je vais souffler un peu…




We will survive !!!!

We will survive - 22 mars 2020


6ème jour


Que dire ?

Le silence assourdissant des villes et des campagnes…

La nature, si près et pourtant si loin de nous, parce que des mesures ont décidé que le périmètre de sortie serait restreint.

Que dire de ces relations humaines qui deviennent de plus en plus inexistantes.

J’avoue, je vis très mal ce confinement. Mais vous le savez déjà. Je me sens comme un loup privé de sa meute. C’est ainsi.

Quoi de neuf aujourd’hui ? Des nouvelles mesures concernant les dérogations de sortie. Elles seront plus strictes, plus encadrées. Tu vas travailler, ok, mais tu habites où, tu vas où, tu as le droit jusqu’à quand ?

Je croyais que j’allais tourner en rond, mais finalement non… enfin si… enfin je ne sais pas.

J’ai fait de la cuisine cet après-midi, comme si ce soir j’allais avoir des invités… ça y est je suis devenue folle.  Folle parce qu’il y a des mois que je ne cuisine quasiment plus, que je ne mange guère. Mais ça c’est autre chose.

J’ai bravé l’interdit, je suis sortie, en douce, et je suis allée donner cette nourriture aux sdf du bas de la rue, ces sdf qui sont « enfermés dehors ».



En parlant d’interdit, il est des choses que je ne pourrais dire ici parce ce que je crois que je finirais directement au bûcher. Je les garderais donc secrètes au fond de moi, comme un immense bonheur gagné grâce à cette rébellion permanente qui m’anime. Mais sachez que je suis apaisée.....un peu





Graet em eus and dreizhadenn
Aner eo klask pelec'h emaon
O kantren emaon da viken
Atre ar Menez hag an Aon




We will survive

samedi 21 mars 2020

We will survive - 21 mars 2020


5ème et  1er jour



Cinquième jour de confinement. Le premier pour moi.

J’ai terminé cette première, petite, semaine fatiguée je l’avoue. Mais surtout sonnée, par le flot d’informations plus ou moins contradictoires, par les mesures mises en place, par la recherche permanente de solutions d’urgence pour l’apaisement.

Je n’ai pas eu trop le temps de voir vraiment ce qui se passait autour de chez moi, sur mon palier, sur mon trottoir. Je ne m’étais pas rendue compte dans ma course contre la montre de la semaine, que les rues étaient vides, mes voisins ont disparu, et pourtant ils sont là…

Je n’ai pas bien dormi., même si j’ai passé un petit bout de soirée avec des amis. Stop je vous arrête, j’ai passé du temps virtuellement avec eux. Vive la technologie numérique, certains savent et veulent bien s’en servir. Alors même si l’on ne peut pas se toucher, se faire des bisous, on peut se voir. Ne pas oublier leur visage, leur sourire. On peut s’entendre, se remonter le moral, ou continuer à raconter des bêtises comme on le faisait devant un verre au pub.

On s’est donné rendez-vous-même, à l’extérieur même… Je vous vois venir !!!! rendez-vous au supermarché pour aller chercher de quoi remplir le frigo, et les placards. De la bière et des chips !!!! ça c’est de la nourriture !!!!! bon tant pis. On va tous finir alcooliques et obèses, mais on ne sera pas trop déprimés….

La déprime. On la lit sur les visages des gens que l’on croise dans la rue, tête baissée, emmitouflés sous des écharpes, des masques…. Ne laissant même pas le soleil se poser sur leur visage.

Hey it’s Spring time. Depuis hier c’est le printemps. Je suis sûre que personne n’y a fait attention.

En rentrant, je regardais les parterres de la ville qui commencent à se parer de couleurs, le ciel bleu. J’ai respiré fort l’air du dehors, doux et tiède.



J’avais emmené du travail à la maison, m’était organisé dans ma petite tête un planning pour ces deux jours. Et bien c’est fichu… Il est déjà tard et je n’ai rien fait de tout ça. Je me suis laissée emportée par une douce mélancolie, j’ai écouté de la musique pour ne pas ressentir trop la solitude. Cela ne m’a pas empêchée de penser à tout ce qui nous arrive. En essayant de rester lucide, en essayant de comprendre l’incompréhensible. En anticipant aussi mon travail de la semaine prochaine, avec une petite angoisse que de nouvelles annonces ou mesures chamboulent encore plus le jeu de quilles qui est au sol depuis quelques jours.

J’ai pris le bonheur de faire un visio avec un de mes petits-enfants. Et si cela m’a emplie de joie, j’en ai été quitte pour me remettre à ressasser du « je veux faire des câlins à ceux que j’aime, je veux faire des bisous, je veux je veux…. » …

Allez on respire, on positive…. C’est le printemps aujourd’hui…

Wait and see !!!! but

We will survive



We will survive - 20 mars 2020




Jour 4

Allez c’est vendredi, et dernier jour de la semaine. C’est le week-end, du coup le confinement va prendre tout son sens en ce qui me concerne. 

Les tensions semblent s’être vraiment apaisées. Cela n’empêche pas une grosse charge de travail, car notre effectif est très très réduit. La plupart du personnel est en télétravail, ou en arrêt pour les motifs légitimes expliqués lors de la prise des mesures de confinement.  En présentiel, la semaine prochaine nous devrions être 5 sur quasi 80… ça va chauffer dur, mais bon on s’en est finalement pas trop mal sortis cette semaine.

J’ai appris que je ne travaillerais qu’un jour sur 2, les autres jours je serais en rang 2 au cas où. D’un côté, je me dis que je vais pouvoir souffler, de l’autre, ça m’ennuie grave de lâcher prise par moment… mais bon, je ne suis pas Mère Térésa… ni Dieu. Je ne suis qu’un être humain qui doit aussi se préserver.

Moi qui lis très peu les journaux, n’allume même pas la tv, j’ai quand même aperçu des titres qui m’ont fait froid dans le dos. On est passés du stade du « on va tous mourir » au stade « on ne va plus avoir de fric ». Les grands capitaux auraient-ils la solution au COVID-19 ???

Du coup, dans les entreprises, dans certaines, on parle de reprise… mais à quel prix ? J’ose espérer que tout cela sera bien encadré... et pas seulement au nom d’une économie au bord de la faillite. Cela me perturbe.

Bon vendredi soir, j’ai deux jours  pour me requinquer, prête à repartir.

Si j’avais l’habitude de me ressourcer par de grandes balades en solitaire sur les sentiers côtiers, ou dans les monts finistériens, dans les bois, là ce ne sera pas possible. Je me prépare ce soit donc à deux jours de totale inactivité, deux jours où je vais sans doute me sentir inutile. au regard de tout ce qu’il reste encore à faire pour apaiser notre société en crise, avec mes petits moyens, mon empathie sans doute aussi.

Je penserais sans doute à tous ceux sans toit, en détresse financière, sanitaire et morale.

Je vais sans doute prendre le temps de lire la presse, même si cela m’agace copieusement.. en fait je fais plutôt chercher à m’informer sur tout cela. A l’affût de tout changement qui pourra nous faire à tous du bien.

Le soleil est parti, il a laissé place à une atmosphère brumeuse qui m’angoisse. Il fait froid.

Ah oui, il existe quand même des petits moments bonheurs qu’on adapte à notre situation ; prendre une bière entre amis, virtuellement…. C’est amusant, et ça fait du bien. J’avais presque l’impression qu’ils étaient tout prêts…. Manquait juste le bisou….

Mais, je le dis, je le répète

We will survive

Trémazan, entre histoire et légende

  Du château de Trémazan, il ne reste guère que quelques ruines que la végétation dévore tranquillement. Néanmoins, l'imagination s'...