mardi 24 mars 2020

We will survive - 24 mars 2020


8ème jour

Je ne suis pas allée au centre aujourd’hui.

 J’aurais pu en profiter pour me reposer, je n’ai même pas été fichue de faire la grasse matinée.

Un petit coup d’œil sur ma boîte mail pro, quelques petites choses à voir, et ma journée s’est terminée à quasi midi.

Le soleil entrait dans mon appartement, laissant la chaleur de ses rayons m’envahir.

Et hop je me suis réveillée.  Brusque retour à la réalité. Pas le droit de sortir, juste pour les courses ou pour un motif réel ou sérieux.  Et je n’en ai pas sous la main.

M’en créer, pour avoir un motif de sortir. Je me suis portée bénévole auprès d’un centre communal pour toute sorte d’aide, quand je ne serais pas au bureau ou le week-end… Je ne veux pas rester seule.

Je suis triste de savoir que parmi mes ami(e)s, dans mon entourage familial, il y a énormément de souffrances et de peurs. Ces personnes, pourtant si fortes, que j’ai aussi parfois admirées pour leur force, sont en train de faiblir. Je voudrais tant pouvoir les prendre dans mes bras, les réconforter. En même temps, je n’ai que des phares ridicules du genre « ne t’inquiète pas », « ça va aller ». Je ne sais pas quoi leur dire d’autre.  Juste que je suis là aussi. Elles l’ont été à un moment donné de ma vie. C’est ça l’amitié non ?

J’avais cru au cours des deux trois jours précédents à une sorte de fuite des humains entre eux. Peu de nouvelles. Je me suis sentie un peu seule, j’ai eu de la colère.
En fait j’ai compris, ils étaient comme moi, abasourdis par la situation. Aujourd’hui, je les entend murmurer « eh, je suis là »… cool, ils sont là.

En même temps, nous sommes tous là… loin les uns des autres. En bonne santé, juste malades d’amitié et d’amour. Nous sommes loin les uns des autres avec cette épée de Damoclès que sont ces autorisations. Et ce qui me choque, qui me bouscule, c’est que si un jour tu fais le choix de braver l’interdit, il t’en coûtera. Il t’en coûtera d’avoir été quelqu’un d’aimant, qui ne souhaitait que partager des instants tranquilles avec ton ami, ton amour, ton amant… et plus encore…. Ta famille…. Parce que là, ta famille aussi, elle a volé en éclats.

J’ai fait exprès aujourd’hui de ne pas m’informer sur la situation dans le pays par rapport au COVID-19. Une envie de me reposer un peu, faire le tri dans ce que j’avais déjà emmagasiné.

Pour finir, un petit sarcasme comme je sais les faire… n’en déplaise à certains, mais il fallait que je le dise : il n’y a pas assez de feu en Bretagne/ Finistère, du coup on livre par avion de l’huile à jeter dessus. (ah bah si finalement je sais ce qu'il se passe)

Demain sera un autre jour et….

We will survive



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