8ème jour
Je ne suis pas allée au centre aujourd’hui.
J’aurais pu en
profiter pour me reposer, je n’ai même pas été fichue de faire la grasse
matinée.
Un petit coup d’œil sur ma boîte mail pro, quelques petites
choses à voir, et ma journée s’est terminée à quasi midi.
Le soleil entrait dans mon appartement, laissant la chaleur
de ses rayons m’envahir.
Et hop je me suis réveillée.
Brusque retour à la réalité. Pas le droit de sortir, juste pour les
courses ou pour un motif réel ou sérieux.
Et je n’en ai pas sous la main.
M’en créer, pour avoir un motif de sortir. Je me suis portée
bénévole auprès d’un centre communal pour toute sorte d’aide, quand je ne
serais pas au bureau ou le week-end… Je ne veux pas rester seule.
Je suis triste de savoir que parmi mes ami(e)s, dans mon
entourage familial, il y a énormément de souffrances et de peurs. Ces
personnes, pourtant si fortes, que j’ai aussi parfois admirées pour leur force,
sont en train de faiblir. Je voudrais tant pouvoir les prendre dans mes bras,
les réconforter. En même temps, je n’ai que des phares ridicules du genre « ne
t’inquiète pas », « ça va aller ». Je ne sais pas quoi leur dire
d’autre. Juste que je suis là aussi.
Elles l’ont été à un moment donné de ma vie. C’est ça l’amitié non ?
J’avais cru au cours des deux trois jours précédents à une
sorte de fuite des humains entre eux. Peu de nouvelles. Je me suis sentie un
peu seule, j’ai eu de la colère.
En fait j’ai compris, ils étaient comme moi, abasourdis par
la situation. Aujourd’hui, je les entend murmurer « eh, je suis là »…
cool, ils sont là.
En même temps, nous sommes tous là… loin les uns des autres.
En bonne santé, juste malades d’amitié et d’amour. Nous sommes loin les uns des
autres avec cette épée de Damoclès que sont ces autorisations. Et ce qui me
choque, qui me bouscule, c’est que si un jour tu fais le choix de braver l’interdit,
il t’en coûtera. Il t’en coûtera d’avoir été quelqu’un d’aimant, qui ne
souhaitait que partager des instants tranquilles avec ton ami, ton amour, ton
amant… et plus encore…. Ta famille…. Parce que là, ta famille aussi, elle
a volé en éclats.
J’ai fait exprès aujourd’hui de ne pas m’informer sur la
situation dans le pays par rapport au COVID-19. Une envie de me reposer un peu,
faire le tri dans ce que j’avais déjà emmagasiné.
Pour finir, un petit sarcasme comme je sais les faire… n’en
déplaise à certains, mais il fallait que je le dise : il n’y a pas assez
de feu en Bretagne/ Finistère, du coup on livre par avion de l’huile à jeter
dessus. (ah bah si finalement je sais ce qu'il se passe)
Demain sera un autre jour et….
We will survive
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