dimanche 28 juin 2020

We will survive - 28 juin 2020

104ème jour – D 39 - Renaissance


J’ai bien cru en rédigeant mon post du 17 juin dernier, que je n’évoquerais plus ce mal qui nous a envahis ces dernières semaines, ces derniers mois. J’ai bien cru ne pas être capable de « survivre » finalement alors que tous les jours, je me suis battue contre les dégâts que faisait ce fichu virus, des dégâts au cœur des hommes, au cœur de la vie même.

Et puis finalement, bien entourée, j’ai relevé la tête. Bien empreinte de la résilience transmise, j’en suis sûre par ma tendre Maman, je relève le défi de continuer de vivre pleinement.

Et comme chacun le sait, il n’appartient qu’à moi-même de surmonter les épreuves. Cela aussi j’ai appris à le faire. A prendre mon Moi en charge, à donner aussi un peu de mon moi, parce cela aussi je ne sais pas faire autrement.

J’ai donc opté pour aller chercher à la source toute la force que je veux garder en moi. Et la source même c’est la Nature, avec un grand N, parce qu’elle le vaut bien.

Depuis quelques semaines, je vadrouille, à droite, à gauche. Sur les sentiers côtiers, pour respirer à nouveau la mer, laisser les embruns saler mon visage, mes lèvres, laisser le vent me caresser doucement ou violemment ; 

Plouescat

Porspoder


dans les bois, respirer les arbres, me délecter des larmes que la pluie laisse glisser le long de leurs feuilles pour venir jusqu’à moi, sentir les feuilles et la terre mouillées, plonger mes mains dans les ruisseaux, laisser glisser l’eau entre mes doigts,  sentir la vie.






La Nature me fait des cadeaux, j’en ai parfaitement conscience.

J’ai eu ce samedi un signe de Dame Nature. Elle m’a fait un énorme cadeau, n’en déplaise à celles et ceux qui me penseraient « illuminée », oui je le prends comme un signe.

J’ai parcouru les bois depuis tôt le matin, à la recherche d’hypothétiques champignons (je sais nous sommes tôt dans la saison, mais bon il y en avait... très peu).



Ma communion avec la forêt est telle que je crois que rien ne m’échappe, enfin presque. Chaque arbre a ses formes, chaque sous-bois sa lumière. J’essaye à chaque pas de trouver ces petites choses qui m’émerveillent et me font du bien.

Elle était là, sur le bord du chemin, au pied d’un arbre, blottie dans la mousse, discrète et pourtant si voyante, comme un appel, comme pour dire « eh... tu m’as vue, je suis là pour toi ».


J’avoue que j’en avais entendu parler, et ne désespérait pas depuis toutes ces années de la voir, au moins une fois, seule ou avec des congénères. Là, elle était là. Seule, comme moi, dans mes pensées.

Néottie nid d’oiseau (Neottia nidus avis). Quel joli nom pour cette orchidée sauvage dépourvue de chlorophylle qui longtemps a été considérée comme un parasite. Sauf que cette jolie demoiselle, économe en ressources, avec de faibles besoin en eau et en azote, vit en symbiose totale avec les racines des arbres. Elle se fabrique un petit nid à leurs pieds, et  évolue aussi discrète que majestueuse.


Du fait de sa rareté, c’est une plante extrêmement protégée. Elle est considérée comme quasi inexistante en Finistère, et pourtant, et pourtant, elle était là, bien là... Et c’était mon cadeau du jour, mon  cadeau de vie.

En rédigeant ce petit mot, je me suis souvenue d’une découverte faite il y a quelques années, en 2012 plus précisément. Dans les Monts d’Arrée, au cours d’une randonnée que j’avais trouvée éprouvante, à cause de la chaleur et de la longueur du parcours effectué. Alors que je baissais les bras, là encore un signe de dame Nature, comme pour me redonner courage et force. Seule au milieu de nulle part, une Platanthera, orchidée sauvage encore, rare et protégée. Je me souviens, c’est si loin pourtant que ce jour là, j’ai eu comme une décharge électrique qui m’a redonné de la vigueur.





 

Pendant toutes ces semaines où j’ai été privée de nature, j’ai senti  doucement mes forces m’abandonner. Aujourd’hui c’est grâce à elle si mon âme vit encore, elle me montre, elle me donne des leçons aussi parfois... Elle se bat contre les Hommes, silencieuse, douce, parfois violente parce que parfois la colère est plus forte, mais elle n’est en cesse de se donner, alors...

Je sais juste que c’est grâce à elle que

 

We will survive...



mercredi 17 juin 2020

We will survive - 17 juin 2020

93ème jour – D 28 - Dé-confinés, désordonnés, déroutant, déprimant...

Il y a 93 jours, soit un peu plus de trois mois, la tête nous a tournés. Qu’est ce qui nous arrivait à ce moment-là ? Nous avions bien vu ce qui se passait, en Chine, en Italie et ailleurs. Nous étions loin de nous douter que nous « y passerions ». Et c’est arrivé.

Tout est allé très vite, libertés perdues, rebellions des uns, soumissions des autres, incompréhensions ; j’aime à le répéter, parce que c’est exactement ce que nous avons vécus les uns les autres.

Les rebelles se sont vus solidaires, cherchant à tout prix à nous sortir de là, sous l’œil indifférent de nos dirigeants que ça arrangeait finalement.

Chaque quinzaine nous avions droit à un petit discours, écouté, plus ou moins, et encore une fois souvent incompris. Des remerciements, il y en a eu, pour le personnel soignant surtout ; et même la population s’y est prise. Chaque soir quasiment, à la même heure, des applaudissements pour les remercier, les féliciter, en souhaitant vivement ne pas tomber dans leurs mains, ce qui aurait voulu dire....

Il y a eu les oubliés de ce grand confinement, ceux qui sont restés « sur le tas » pour que la grande machine continue un peu, au ralenti, certes, mais continue. Ce n’est pas à moi de les énumérer, il suffit d’y réfléchir un peu, et finalement, on en trouvera beaucoup.

Et il y a eu ce moment magique où l’on nous a dit : vous êtes libres... mais bien sûr il y avait des conditions... il fallait rester sages, respecter les consignes, se protéger pour protéger les autres. Les masques, les gestes barrières, la distanciation....

Et aujourd’hui que reste t’il de tout ça ?

La vie a repris son cours, comme s’il ne s’était rien passé !

Par contre, oubliés l’entraide, la solidarité, la reconnaissance. : On ne salue plus les soignants, on les retrouve à manifester dans la rue. Piqûre de rappel ?

Il ne s’est rien passé ?

Il faut croire que non. Tout est redevenu comme avant, enfin presque. On ne se regarde plus, on ne s’écoute plus. On se renferme (après avoir été confinés c’est fort), dans son petit monde, égoïstement, insensible, aveugle et sourd à tout ce qui nous entoure.

Les enfants vont retourner à l’école, pour un mois. C’est indispensable, car les parents doivent aller travailler.  Cela reste dans l’ordre des choses, nous devons devenir une nation avec une économie souveraine et prouver au monde entier que nous sommes les plus forts...

Bah finalement, tout ça, c'était une grande mascarade !!!!

I survive... enfin je crois, dé-confinée, désordonnée dans mes idées, déroutée, et quelque part déprimée un  peu parce que je croyais que les Hommes auraient changé, mais finalement rien n’a changé, sauf ma Liberté de penser.

Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.....



lundi 15 juin 2020

Le pouvoir de la pierre


Il y a des endroits, un peu partout en ce monde, un peu  partout en Bretagne, un peu partout, pas trop loin de chez moi, en Finistère. Il suffit juste d’observer, de sentir, de ressentir.

Quitte à passer pour une illuminée, ça ne me dérange pas trop, je sais, je sens ces endroits où le pouvoir de la matière est forte.

L’île Carn, fait partie de ces endroits qui me transportent, j’en ai déjà parlé (ici)

Ce dimanche, direction Plouguerneau, vers la Grève Blanche.

Et la matière, il y en a, sous toutes ses formes, ressenties, pressenties, observées, utilisées, et ce depuis la nuit des temps puisque ce lieu a été quasiment de tout temps un lieu de villégiature et de repos.








Le soleil était de la partie, ce fut un réel plaisir de marcher sur le sentier côtier, de grimper sur ces rochers, d’y poser les mains, d’y ressentir de la chaleur, et les vibrations aussi des vagues qui lèchent, parfois brutalement le littoral, en leur donnant des formes que l’œil curieux va déceler.





tu  le vois celui-ci, qui te sourit ???


Mais la nature n’a pas toujours fait seule son travail sur la pierre. Elle a laissé l’Homme se servir, pour y ériger des monuments funéraires ; respect





Les coffres à inhumation de l'âge de Bronze


Elle lui a laissé l’opportunité de se servir aussi pour rendre des hommages à des personnages en odeur de sainteté

 


Chapelle Dom Mikeal de Nobletz


Elle lui a accordé le droit de se servir pour travailler

Le four à goëmon du Korejou


Et puis plus récemment, l’homme lui a offert un endroit tout particulier où il a de ses mains façonné de nombreux personnages.

Un hommage à la pierre si présente 


un hommage à des proches, ça je ne le sais pas trop. J’ai juste été impressionnée. Je n’ai pu m’empêcher de poser mes mains sur ces sculptures, pour essayer de ressentir.





Et puis, juste avant de partir, j’ai posé mon regard sur un frêle papillon qui se réchauffait au soleil. J’avoue, il avait plus l’air à l’aise que moi.


Je n’ai pas encore fait tout le tour du coin, j’y retournerai.


Ah oui, et dans le bourg, un petit message posé sur un panneau, qui m'a fait bien sourire, c'est tout moi ça !!!!






dimanche 7 juin 2020

L'ïle Carn

L'ile Carn est situé sur la commune de Ploudalmezeau (Finistère), et est uniquement accessible à marée basse.



J'ai toujours été attirée par cet endroit, et je ne me lasse pas d'y retourner. La semaine passée, je n'ai pas fait attention à l'horaire des marées, ce dimanche, un gros coefficient, et les horaires en tête, donc même si le ciel se montrait menaçant, je n'envisageais pas trop de ne pas y mettre les pieds. Avec prudence bien sûr, car la barre de rochers qui sépare la terre ferme à l'île est très glissante.. 




Mais une fois sur place, les quelques risques pris ne sont rien.

Qu'est ce qui m'attire sur cette île ???? le cairn et les 3 dolmens qu'il abrite... Une merveille ... oui je sais, mais celles et ceux qui me connaissent savent mon amour de ces constructions du passé. 




L'on estime la construction des 3 dolmens et leur recouvrement entre 3500 et 4000 ans avant notre ère.

Le premier dolmen est accessible. il faut bien évidemment ramper pour y entrer, mais là encore ça vaut le coup. La structure en encorbellement est tout juste incroyable vu l'époque.







Le second dolmen est cloisonné par une grille. 

Quant au troisième, il abrite deux chambres séparées par un mur, et là encore un plafond en encorbellement de toute beauté.








J'aime l'atmosphère qui règne sur cet îlot, j'aime la puissance dégagée par ce monument, j'aime la douceur de la végétation sauvage alentour, très peu foulée par les hommes, et surtout respectée.




Vous voulez que je vous dise un secret ??? je rêve de me laisser "enfermer" sur l'île Carn, le temps d'une marée. Peut être un jour !!!!





Trémazan, entre histoire et légende

  Du château de Trémazan, il ne reste guère que quelques ruines que la végétation dévore tranquillement. Néanmoins, l'imagination s'...