70ème jour D15 – Invisible ou transparent
Voilà maintenant 2 semaines que nous sommes dé-confinés...
Des cons in finé.
Enfin c’est l’impression que cela me laisse.
Si les « instructions » de nos têtes pensantes
étaient bien là, elles sont loin d’être respectées, et pas forcément par le
public.
Certes les plages ont été ré-ouvertes, mais pas toutes.
Certes la population s’est lâchée en ne respectant pas forcément les consignes
(port de masques, gestes barrières), et parfois même un gros relâchement
sur l’environnement. Je ne me
permettrais pas de juger, je constate. Et je mettrais cet écart sur un
enfermement trop long et trop pesant, trop incertain. Du coup, certaines plages ont été aussitôt refermées,
et il y a eu verbalisation aussi.
Donc tu n’es pas sage, tu es puni !
Bref, cela étant dit. J’ai oui dire qu’il fallait porter des
masques dans les lieux publics, mais encore faut-il en avoir ? J’ai
entendu parler d’une commande de 450 000 masques chirurgicaux ? Mais qui
ne semble jamais être arrivés ? ou alors on nous aurait menti ? ou
alors ils voyagent sur la Pérouse.... Ah je suis bête, la Pérouse est au fond
des mers depuis longtemps. Je n’ai pas vu d’avion dans le ciel non plus... les
dos de goélands ne sont suffisamment pas musclés non plus.... que penser.
J’ai également entendu parler d’une usine « invisible »,
quelque part dans la cité du Ponant, qui fait travailler 300 couturières
bénévoles à monter les kits de masques tissu. Ils devraient y en avoir 420 000
. Euhhhh ????
Et enfin je lis dans la presse que la distribution a
commencé pour les plus vulnérables, et que chaque brestois devrait avoir 2
masques d’ici fin juin, c'est-à-dire dans 4 semaines, c'est-à-dire 6 semaines
après la date officielle du dé- confinement.... pffffff.
Ah oui, il paraît que ça a coûté 2 millions d’euros à la
métropole ... je vois le retour de bâton arriver.
Cela me fatigue.
En attendant, en ville comme dans les magasins, peu de gens
sont porteurs.
Alors j’entends dire : il ne faut pas attendre d’être
assisté, il faut se débrouiller.
Et la débrouille, MASQUE A RADES l’a faite... elle l’a faite
avec son cœur, avec ses tripes. Depuis deux mois, ce ne sont pas 300
couturières, mais environ 70 au début pour finir le dernier mois à 5 ou 6 qui
ont fabriqué entre 8 000 et 10 000 masques tissus qui ont été distribués gracieusement
à tout public.
Il y avait urgence, il fallait réagir.
Il n’y a pas eu de tensions, de grognements, de moues...
juste des sourires et des rires, des moments plaisirs, et des moments fatigues.
Et à force de fréquenter ce tout public, des réflexions ont
germé, des idées sont venues. Le système d’attache par élastique devenant trop
irritant, il fallait trouver une solution, simple, mais trouvée et qui a ravi
tous les porteurs de masques.
Quand je dis tout public, je parle aussi de personnes dans
le milieu médical, para-médical.
Des échanges sur le port du masque, sur la
psychologie fragilisée de certains publics par rapport à ce port de masque, notamment
les jeunes enfants, comment rassurer un bébé quand on a le visage complètement
voilé ? mais aussi et avant tout les personnes déficientes auditives.
Comment lire sur les lèvres quand on a le « groin » caché !!!
Et c’est de là que petite Mary a mis son cerveau (si si elle
en a un, et un qui bouillonne même) en route. Chaque matin à l’atelier, les
yeux cernés, elle nous avouait avoir été en réunion toute la nuit avec
elle-même. Parce que la « Mary », il ne faut rien lui dire, lui
suggérer, elle a solution à tout. Bah finalement c’est notre Mc Gyver à nous.
Et après de multiples tentatives... je n’en sais plus trop
le nombre, je me tromperais peut être en disant presque 70, elle a trouvé LA
solution. Un masque transparent qui ne rend pas invisible.
Elle en a fabriqué quelques-uns avec l'aide de Rozenn, les a proposés pour
essai.... ils ont fait l’unanimité...
N’essayez pas de lui piquer l’idée, un brevet a été déposé.
Maintenant il ne reste plus que l’homologation. Mais quand on ne fait pas partie
de la sphère industrielle (et capitaliste) cela devient très très compliqué. La
production en nombre de ce genre de masques est aussi très compliquée.
Les médias locaux ont été contactés pour qu’il fasse le relais de l’appel de Mary. Il doit bien y avoir une entreprise quelque part qui
voudra bien la suivre, d’autant plus que le succès de ce masque n’est plus
local ou régional, il devient national.
Alors, messieurs les Ingénieurs, les Industriels... ouvrez vos yeux grands, ouvrez votre cœur grand,
car aujourd’hui, comme il y a deux mois, nous sommes dans l’urgence.
Les masques tissus sont toujours là, MASQUE S A RADE en
produira et fournira gracieusement encore un peu s’il y a des demandes, tout en
sachant que nos couturières devront ne plus tarder à retourner au travail.
Aujourd’hui, MASQUES A RADE a remis à l’Association Tutélaire
du Ponant, près de 400 masques tissus.
We will survive
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