57ème jour D2 – Merci
On ne pourra
évidemment pas manquer aujourd'hui que c'est la journée internationale des
Infirmières. Une seule journée ? une seule journée vraiment pour leur dire
merci... c'est juste... pas juste. J'ai une pensée pour elles, qui, en ces
débuts de dé-confinement reprennent à peine leur souffle, inquiètes peut-être
des prochains jours, inquiètes sans doute, comme nous le sommes nous aussi, et
qui comptons aussi beaucoup sur elles...
J’ose croire que
lorsque tout cela sera fini, nous ne contenterons pas de leur dire merci, nous
ne laisserons pas retourner dans l’ombre et que nous battrons tous à leurs
côtés, de quelque manière que ce soit pour les élever au rang qu'elles méritent
vraiment... vraiment.
Retour au centre
aujourd’hui. Je suis partie très tôt ce matin. Il faisait à mon goût très
froid. Sans doute une nuit un peu trop courte me l’a fait ressentir tel que.
Je suis arrivée très
tôt à Landerneau. Le jour peinait à se lever, le soleil, timide tentait une
percée pour illuminer tout l’environnement. Il était si pâle qu’il me faisait
penser à un soleil d’hiver. Ah oui, mais les Saints de Glace, nous sommes en
plein dedans.
J’ai traîné un peu le
long de l’Elorn, en fait jusqu’à ce qu’il fasse vraiment jour. J’étais seule,
tout était silencieux, comme si la ville était encore confinée. J’ai respiré l’air
frais, j’ai pensé.
Cette solitude qui me pesait tant pendant le confinement, à
ce moment là, elle me faisait un bien fou. Je pensais à tous ces jours
compliqués derrière moi, derrière nous. J’ai été surprise de réaliser que
quelque chose avait changé en moi. Quoi, je ne sais pas encore. Mais est-ce
vraiment utile de savoir le « pourquoi du comment ».
La reprise au centre a
été très compliquée. J’ai parfois l’impression, quand j’entends mes
collègues parler, qu’il n’y a que lorsque j’y suis que les journées sont « hards »...
Là encore il n’y a pas grand-chose à comprendre. Nous étions un peu plus
nombreuses . Certaines d’entre nous revenaient après un confinement
depuis le début, un peu perdues, un peu angoissées. Je l’étais tout autant.
Comment retrouver celles et ceux avec qui nous avions tissé des liens avec la
même attitude quand les barrières sont là. Ne pas s’approcher l’un de l’autre,
s’éloigner si un geste involontaire d’approche est fait, se parler de loin. Prendre
mille et une précautions quand on reçoit un usager. C’est juste... dingue, mais
nécessaire.
Et en parlant de
barrières, j’ai quand même pu constater que cela n’est pas trop respecté. Les
magasins sont à nouveau bondés, l’éloignement n’est pas forcément là. Dans la
rue, peu de personnes sont protégées. Cela m’effraie un peu. La deuxième
vague... non, non, non, je n’en ai pas envie, personne n’en a envie d’ailleurs.
Ce soir, c’était
réunion au sommet ( !) avec bulles et pizza... et barrières obligent. Mais
ce fut un moment fort agréable. Nous réfléchissions entre autres, au devenir de
Masques à Rade. Nous n’arrêterons pas de suite, pas tant que nous serons sûres
que plus personne n’aura besoin de nous.
Je suis fatiguée . Je viens de réaliser que cela fait vingt heures que j’ai les yeux
ouverts...
Il est peut être temps
que j’y aille non ? Bon demain, je ne vais pas au centre. Je pourrais me
lever un peu plus tard, peut être.
Le malheur d’aujourd’hui
est le père du bonheur de demain.
We will survive
Journée de la femme, journée des infirmières.... ça ne devrait même pas exister : c'est bien la preuve qu'il y a problème !... Bonne journée Sharon, bisous d'Auvergne, un jour viendra où tu pourras t'y promener ha-ha ! Bernadette.
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