mardi 12 mai 2020

We will survive - 12 mai 2020


57ème jour D2 – Merci

On ne pourra évidemment pas manquer aujourd'hui que c'est la journée internationale des Infirmières. Une seule journée ? une seule journée vraiment pour leur dire merci... c'est juste... pas juste. J'ai une pensée pour elles, qui, en ces débuts de dé-confinement reprennent à peine leur souffle, inquiètes peut-être des prochains jours, inquiètes sans doute, comme nous le sommes nous aussi, et qui comptons aussi beaucoup sur elles...

J’ose croire que lorsque tout cela sera fini, nous ne contenterons pas de leur dire merci, nous ne laisserons pas retourner dans l’ombre et que nous battrons tous à leurs côtés, de quelque manière que ce soit pour les élever au rang qu'elles méritent vraiment... vraiment.

Retour au centre aujourd’hui. Je suis partie très tôt ce matin. Il faisait à mon goût très froid. Sans doute une nuit un peu trop courte me l’a fait ressentir tel que.

Je suis arrivée très tôt à Landerneau. Le jour peinait à se lever, le soleil, timide tentait une percée pour illuminer tout l’environnement. Il était si pâle qu’il me faisait penser à un soleil d’hiver. Ah oui, mais les Saints de Glace, nous sommes en plein dedans.



J’ai traîné un peu le long de l’Elorn, en fait jusqu’à ce qu’il fasse vraiment jour. J’étais seule, tout était silencieux, comme si la ville était encore confinée. J’ai respiré l’air frais, j’ai pensé. 

Cette solitude qui me pesait tant pendant le confinement, à ce moment là, elle me faisait un bien fou. Je pensais à tous ces jours compliqués derrière moi, derrière nous. J’ai été surprise de réaliser que quelque chose avait changé en moi. Quoi, je ne sais pas encore. Mais est-ce vraiment utile de savoir le « pourquoi du comment ».





La reprise au centre a été très compliquée. J’ai parfois l’impression, quand j’entends mes collègues parler, qu’il n’y a que lorsque j’y suis que les journées sont « hards »... Là encore il n’y a pas grand-chose à comprendre. Nous étions un peu plus nombreuses . Certaines d’entre nous revenaient après un confinement depuis le début, un peu perdues, un peu angoissées. Je l’étais tout autant. Comment retrouver celles et ceux avec qui nous avions tissé des liens avec la même attitude quand les barrières sont là. Ne pas s’approcher l’un de l’autre, s’éloigner si un geste involontaire d’approche est fait, se parler de loin. Prendre mille et une précautions quand on reçoit un usager. C’est juste... dingue, mais nécessaire.

Et en parlant de barrières, j’ai quand même pu constater que cela n’est pas trop respecté. Les magasins sont à nouveau bondés, l’éloignement n’est pas forcément là. Dans la rue, peu de personnes sont protégées. Cela m’effraie un peu. La deuxième vague... non, non, non, je n’en ai pas envie, personne n’en a envie d’ailleurs.

Ce soir, c’était réunion au sommet ( !) avec bulles et pizza... et barrières obligent. Mais ce fut un moment fort agréable. Nous réfléchissions entre autres, au devenir de Masques à Rade. Nous n’arrêterons pas de suite, pas tant que nous serons sûres que plus personne n’aura besoin de nous.

Je suis fatiguée . Je viens de réaliser que cela fait vingt heures que j’ai les yeux ouverts...

Il est peut être temps que j’y aille non ? Bon demain, je ne vais pas au centre. Je pourrais me lever un peu plus tard, peut être.

Le malheur d’aujourd’hui est le père du bonheur de demain.

We will survive

1 commentaire:

  1. Journée de la femme, journée des infirmières.... ça ne devrait même pas exister : c'est bien la preuve qu'il y a problème !... Bonne journée Sharon, bisous d'Auvergne, un jour viendra où tu pourras t'y promener ha-ha ! Bernadette.

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